Chaque année en France, ce sont près de 32 milliards de m3 d’eau qui sont exploités. Actuellement, en raison d’une multiplication des sécheresses, l’eau est devenue une ressource menacée qu’il est nécessaire de préserver pour pérenniser notre activité. Fort de ce constat, l’ACHL s’est emparée du sujet et a effectué de nombreux changements dans son approche et sa gestion de l’eau.

 

 

Partie 1 : Etat des lieux sur l’hippodrome de Parilly

 

1. Les besoins en eau d’un hippodrome

L’eau est un outil indispensable à l’activité d’un hippodrome. Celui de Parilly dispose d’une surface de près de 35 hectares. Autant d’espaces verts, de végétaux, d’infrastructures et d’installations qui nécessitent un entretien régulier, voire quotidien sur l’ensemble de l’année. Cela mobilise de facto des besoins conséquents en eau.

A titre d’exemple, en 2023 l’entretien des pistes a nécessité une quantité de près de 70 000 m3 d’eau pour l’entretien des pistes : 35% pour le trot et 65% pour le galop. Un besoin non-négligeable qui nous pousse à agir en faveur de la préservation de cette ressource, mais également à l’utiliser de manière encore plus raisonnée. Cette consommation répond de la nécessité d’offrir des pistes suffisamment souples pour la qualité des performances, mais surtout pour le bien-être physique et mental des chevaux.

 

2. Nos engagements

En raison des changements climatiques majeurs, la gestion et la protection des ressources naturelles est devenu un sujet central.

Depuis quelques années, notre mission tend à préserver ces richesses, afin de pouvoir assurer la continuité de l’activité de la filière. Nous nous sommes engagés dans une démarche de développement durable visant à limiter le plus possible notre impact.

Cette volonté d’agir se traduit notamment à travers notre labellisation EquuRES depuis 2017. Elle met en évidence un ensemble d’actions mises en place autour du bien-être équin, de la protection de la biodiversité, de l’optimisation des ressources et des sols ainsi qu’un sourcing local de partenaires.

Au vu des progrès en termes de gestion des ressources naturelles et des avancées qui s’opèrent sur l’hippodrome, nous espérons atteindre le 3ème et dernier niveau du label : le palier Excellence.

Au printemps 2023, nous sommes devenus signataires de la charte nationale des hippodromes pour la préservation des ressources en eau. Celle-ci, établie par la Fédération Nationale des Courses Hippiques et le label EquuRES, recense l’ensemble de nos engagements en faveur d’une utilisation raisonnée de l’eau, pour sa préservation, mais aussi pour garantir le bien-être des animaux.

 

3. Le suivi régulier des Autorités

Notre activité en lien avec l’utilisation de l’eau est contrôlée de manière régulière.

À la belle saison, nous arrosons les pistes en herbe, même lorsqu’elles sont au repos en juillet et en août. Cela est absolument nécessaire à notre activité afin que le gazon soit opérationnel dès début septembre et la reprise des compétitions dans les disciplines du galop.

Lors de sécheresses ou d’épisodes caniculaires, notre consommation d’eau est limitée par les pouvoirs publics. Cette année, l’arrêté préfectoral nous a autorisé un arrosage quotidien et progressif dès 17h00, en commençant par les secteurs à l’ombre pour une humidification optimisée du sol et une évaporation plus lente.

Le code de l’environnement édicte des règles qui permettent de préserver le bon état des ressources naturelles et du paysage. Pour en assurer le respect, une police spécialisée de l’eau et de la nature existe depuis quelques années. Ponctuellement, ses agents effectuent des contrôles inopinés et vérifient les données inscrites dans un registre dédié que nous tenons à jour. En se rendant sur nos pistes, ces derniers peuvent évaluer notre assiduité quant à l’utilisation raisonnée de l’eau, mais aussi veillent au respect de la législation en vigueur.

À travers l’OFB (Office Français de la Biodiversité), la Métropole de Lyon assure le suivi de notre utilisation des réserves en eau. Cet office a pour mission principale de lutter contre toute forme d’atteinte à la biodiversité et ainsi de veiller à son bien-être.

 

Partie 2 : Nos démarches d’investissement

 

1. Des actions simultanées

Depuis 2021, l’ACHL n’a cessé d’investir pour être à la hauteur d’une politique RSE ambitieuse et résolument tournée vers un avenir plus durable et respectueux de son environnement.

Pour commencer, nous avons modifié les variétés de gazon utilisées sur nos pistes de galop pour des essences plus résistantes. En effet, nous avons stoppé l’utilisation de produits phytosanitaires au profit de travaux mécaniques, avec le vertidrain, mais aussi grâce à un nouvel outil capable de dégager du sol la couche de feutre créée par les tontes. Ces travaux ont permis une aération du sol optimisée et une meilleure pénétration de l’eau, nécessaires à la nutrition et à la fortification de l’herbe. Depuis ce changement de méthode, l’enracinement du gazon est passé de 7cm à 23cm, ceci ayant pour conséquence de diminuer l’apport d’eau via l’arrosage, et de renforcer la plante en cas de sécheresse.

Depuis 2020, nous avons réduit notre consommation d’eau de près de 50%, passant de 140 000m3 d’eau à 70 000 m3, et nous envisageons d’atteindre les 50 000 m3 d’ici 2024.

Toujours pour l’entretien des pistes en herbe, nous avons investi 100 000€ pour moderniser notre système d’arrosage afin que celui-ci soit dorénavant moins énergivore, plus rapide et précis.

Nous avons également investi dans une sonde hydrométrique qui nous informe quotidiennement du taux d’humidité du sol sur plusieurs zones. Nous sommes donc en mesure d’arroser seulement si cela est nécessaire.
Pour la piste en pouzzolane servant aux courses de trotteurs, l’optimisation de la ressource en eau s’est traduite par le remplacement d’une tonne à eau par une nouvelle, plus économe. En effet, grâce à ce nouvel équipement la zone d’épandage est plus près du sol, améliorant l’humidification de la piste sans nécessiter un deuxième passage sur la même zone.

 

2. Des travaux d'envergure

L'an dernier, des travaux d’ampleur du côté des écuries ont été effectués dans le but de révolutionner le système de captage et de stockage des eaux de pluies et des eaux usées.

Ce système permet de récupérer les eaux de pluie sur une surface d’un hectare (boxes des chevaux et parking véhicules), mais également de diriger les eaux de douches des chevaux (30 à 40m3 par réunion) vers un dispositif de stockage composé de sept cuves en acier galvanisé de 20 mètres de long et de 2 900 mm de diamètre.

Chaque cuve peut contenir jusqu’à 135 m3, soit une capacité totale de réserve en eau de 945 m3, à disposition dès le début du printemps pour arroser la piste de trot et ne pas recourir à l’eau des nappes phréatiques.

 

L’économie d’eau est estimée à 6000 m3 par an, soit l’équivalent du besoin nécessaire pour couvrir 30 réunions de courses de trot. Nous pouvons donc considérer atteindre l’autosuffisance dans cette discipline en ce qui concerne l’arrosage de la piste.

Cette installation ne nécessite aucune alimentation électrique. Elle est équipée d’un système de décantation mécanique et fonctionne uniquement par irrigation, produisant zéro émission de gaz à effet de serre.

Pour parachever ce caractère durable, un lagunage composé de plantes hélophytes et de pouzzolane permettra de dégrader naturellement les déchets spécifiques (résidus de litières, crottins, nourriture…) et servira de refuge aux espèces protégées présentes dans le Parc de Parilly (batraciens, insectes, oiseaux).

Notre régisseur général, Romain Garin, nous explique plus en détails le fonctionnement de cette installation :

 

Au total, 2 500 tonnes de terre ont été extraites. La totalité a été criblée afin de créer un merlon dans un espace peu utilisé et ainsi créer une zone refuge supplémentaire pour la faune et la flore en lien avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Une prairie fleurie le recouvrira dès le printemps prochain.

Une partie des gravats a quant à elle servie à la création d’un puit de perte de 40m3. L’objectif est de se prémunir face à d’éventuelles inondations à l’entrée du public, comme nous en avons connu au mois de juin dernier suite à de violents orages.

 

Ces cuves sur mesure ont été fabriquées par la société VIACON, spécialisée dans le secteur de l’assainissement et des infrastructures routières, dans son usine certifiée ISO 9001/14001/45001 à Neuville-sur-Saône, près de Lyon.
Les travaux d’excavation et de terrassement ont été réalisés par l’agence Razel-Bec de Bron, qui construit des infrastructures essentielles à l’urbanisation, à la mobilité et à la production énergétique.

 

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Le financement de ce projet a été possible grâce à la subvention de 80 000€ de la Région Auvergne Rhône-Alpes

 

et celle de la Fédération Nationale des Courses Hippiques pour 99 750€.